Moment fort de la saison, le Grand Prix de Monaco est un circuit à part entière de par sa difficulté et son cadre unique. Depuis 1989, c’est la société Lumière & Son Paris qui se charge d’éclairer le tunnel du Grand Prix et de la retransmission sur écrans géants.
La demande d’éclairer le tunnel émanait à l’origine d’Alain Prost, qui trouvait cette partie du circuit dangereuse : en entrant dans le tunnel, les pilotes se retrouvaient soudainement plongés dans un « trou noir » puis étaient aveuglés à la sortie, retrouvant brusquement la lumière du jour.
Car rappelons que le tunnel, qui longe la mer, est une des sections les plus rapides du circuit avec des pointes à 300 km/h en sortie. Dans ces conditions, l’éclairage public devenait très insuffisant et devait être renforcé. Et depuis cette époque, c’est la proposition de Lumière & Son d’éclairer le tunnel en combinant des lampes halogènes et HPI-T qui a été retenue.
250 projecteurs SGM
Cette année, avec le soutien de Sonoss, Lumière & Son a misé sur une solution 100% LED et a choisi d’y installer les modèles P-5 et Q-7 du fabricant danois SGM. Ces projecteurs LED à haut rendement lumineux ont permis de conserver le même ratio de lux qu’avec l’éclairage traditionnel. En plus d’une consommation moindre, la LED a permis de ne conserver qu’un seul type d’éclairage car, en cas de coupure, elle s’allume instantanément et n’a pas l’inertie qu’ont les lampes HPI. Et les retours sont bons : les pilotes apprécient une lumière plus proche de la lumière du jour, sans le jaune des lampes halogènes.
Ce sont donc 170 P-5 et 80 Q-7 qui ont été installés le long du tunnel, par grappes de 5. Ils ont respectivement un rendement lumineux de 23500 et 28000 lumens, avec une ouverture large à 110° pour le Q-7, offrant un faisceau bien étalé. Ces derniers ont servi a l’éclairage du plafond, tandis que les P-5 et leur faisceau plus serré, ici équipés de lentille de 43°, étaient braqués sur le sol pour éclairer la piste devant les pilotes. Pour fournir un maximum de luminosité sans les éblouir, les projecteurs ont été installés dans leur dos. Une luminosité maximale a été recherchée à l’entrée et en sortie du tunnel avec l’emploi des Q-7, pour permettre aux pilotes une meilleure transition entre l’éclairage du tunnel et la lumière du jour.
Mais le Grand Prix n’est pas la seule course accueillie par Monaco en cette période de l’année et l’éclairage a dû être installé 3 semaines en amont, notamment pour le Grand Prix historique : une course de vitesse empruntant le même parcours mais avec les véhicules d’autrefois.
Cette installation prolongée aurait pu être problématique car la moitié du tunnel est ouverte sur la mer et donc exposée aux embruns marins. Mais pas pour les projecteurs SGM, qui bénéficient d’une protection IP65 et pour qui 3 semaines en bord de mer ne sont qu’une sinécure, comparées par exemple aux -30° qu’ont dû affronter les G-Spot lors de l’Igloofest de Montréal.
Avec les produits LED, on a souvent des protections partielles des projecteurs : face avant uniquement, alimentation non protégée… et donc parfois des problèmes. Pour les projecteurs SGM, la protection est complète et ça nous fait une chose en moins à penser.Pierre Heyligen, Lumière & Son
11 écrans géants
Ces écrans LED géants, dont un de 160 m², ont été installés dans la ville. Ils ont permis aux Monégasques et aux visiteurs d’assister à la course avec une bonne visibilité malgré le soleil. Ils étaient pilotés depuis une régie technique installée au cœur de l’action, en face des stands.
L’écran installé sur le toit de l’hôtel Port Palace est certainement une des parties les plus délicates de l’opération. L’accueil de l’écran a d’ailleurs dû être pris en compte dès la conception de l’immeuble en intégrant une énorme poutre IPN pour accueillir les 40 tonnes du chassis IPN conçus pour supporter l’écran de 160 m², qui pèse tout de même 16 tonnes. L’assemblage des dalles de l’écran se fait à la grue, en plein centre ville, et sans aucune visibilité pour le grutier. Ce sont donc 2 intercoms redondants qui ont coordonné les équipes dont on imagine le soulagement une fois la dernière dalle posée.
Ces écrans disséminés autour du circuit ont permis à chacun de profiter du spectacle : le prince dans sa loge, les VIP et les spectateurs.
Afin que le technicien situé en régie ait un retour d’image et une vision d’ensemble, chaque écran est surveillé grâce à une caméra pointée sur l’écran. Le signal de l’image est transporté par la fibre optique, qui est elle aussi déployée par Lumière & Son et représente une partie conséquente de la prestation.
En effet, la fibre déployée permet de distribuer sur tout le circuit la vidéo comme internet, indispensable pour une course avec une telle couverture médiatique. Particularité de ce Grand Prix, c’est l’Automobile Club de Monaco qui fournit les images ensuite transmises aux chaînes TV et autres par le biais de la fibre.
Habituellement, ce sont environ 70 km de fibre qui sont déployés pour l’événement, mais le récent passage à une fibre monomode a permis à Lumière & Son de se raccorder sur le réseau existant de Monaco Télécom et seulement 10 km sont désormais nécessaires à l’événement.
Plus d’informations sur les prestations réalisées par Lumière & Son Paris sur www.lumiereetson-paris.fr